lundi 6 juin 2011

Week-end à Väike-Pakri

Le week-end dernier, ma chorale de Tartu (Choeur mixte des étudiants) était invitée à se rendre sur l'ile de väike-Pakri pour effectuer quelques travaux manuels. Etant donné que l'invitation était envoyée à M. en estonien, je n'avais que très peu d'informations sur ce que nous allions faire là-bas, mais répondant à mon instinct de sauveur de la planète, je ne pouvais que me jeter dans le plat comme un bébé avec l'eau du bain et ni une ni deux, embarquais samedi matin avec 15 autres personnes dans le mini-bus à destination du grand nord.


Village de Storby en 1930
Cette île de väike-Pakri (petit Pakri) se situe donc à l'ouest de Tallinn et est accompagnée de suur-Pakri (gros Pakri) qui est en fait la plus petite des deux.
Les deux îles étaient habitées par des Suédois durant de nombreux siècles jusqu'à l'arrivée des Soviétiques qui y implantèrent une base militaire de protection contre de potentielles invasions de bourgeois capitalistes. De 354 habitants en 1930, il ne reste à présent que 7 personnes et de nombreuses ruines.


Les suvilla
L'accès à l'ile se fit donc par le sud où un canot nous attendait le long d'un village de vacances constitué de suvilla : de petites maisons d'été avec tout juste la place pour accueillir une famille de nains. Une traversée dans l'air chaud du mois de juin plus tard (25°C depuis une semaine tout de même !) nous accostions sur cette petite île et partagions notre première bière avec notre hôte en chargeant nous sacs à l'arrière de son tracteur.


La vieille grange
Le cortège prit alors la direction du village à la suite du convoi, rapidement apparaissent les première ruines de maisons et les tas d'objets abandonnés et rouillés des occupants successifs : vielles machines agricoles rouillées, train d’atterrissage d'un avion Russe et autres objets rongés par la rouille forment de petits tas discrets derrière les vieux murs. Notre hôte nous montre où nous allons dormir, il s'agit d'une grange dont l'étage est tapissé de foin, je suis finalement content de ne pas avoir pris de matelas.


Une maison en kit
Après un bol de soupe locale (les habitants ont tué le taureau récemment et quelques bouts de ce qui fut jadis son flanc robuste flottent ça et là à la surface), nous commençons le travail pour lequel nous sommes venus : il s'agit de démonter les murs d'une ruine afin de permettre aux habitants de reconstruire une maison sur les mêmes bases. Le soleil tape dur et les moustiques s'acharnent sur les rares espaces de peau épargnés par les brûlures mais le travail se termine rapidement. Lorsque j'essaie de déloger une dernière pierre du mur, on m'apprend que ça suffira pour le week-end et qu'il est temps de se détendre. Je comprends que l'activité supposée principale est plutôt un prétexte pour venir visiter l’île et faire en sorte qu'elle ne sombre pas dans l'oubli (les derniers visites datant de deux ans).

Le reste de la journée se passe donc en baignade (l'eau est incroyablement bonne !) et en sauna pour finir avec quelques chansons (on est quand même une chorale..) à la lumière du grill sur lequel rôtissent les shashloks.

Mon appareil photo ne fonctionnant plus le second jour, j'attends d'éventuelles photos partagées pour compléter l'article.
Les falaises
Le dimanche est consacré à une visite de l’île, deux tracteurs sont affrétés spécialement avec des charrettes dans lesquelles nous embarquons comme pour un safari. Le convoi fait le tour des points d’intérêt, à savoir les ruines soviétiques de plusieurs tours d'observation, complexes de bunkers enterrés et emplacement de DCA et également l'ancienne église suédoise dont il ne reste que la tour.
L’île est également intéressante par la présence d'une falaise au nord qui se détache par grandes plaques.

Tour d'observation Russe
Je suis assez impressionné par cette visite qui me rappelle fortement la série Lost: entre les grands espaces et forets vierges de toute présence humaine, les ruines soviétiques et le village de survivants, tout cela a un coté très surréaliste.
Au détour d'un chemin, je vois passer très rapidement une ombre noire dans la foret... la comparaison avec Lost devient trop réaliste pour le coup ! Il s'agit en fait d'un élan qui nous observe de loin, curieux de notre présence..

Plus de photos sur mon album Picasa.
Site avec quelques photos de ruines sur väike-Pakri.

1 commentaire:

  1. Un parfait endroit à visiter pour toi ! Je comprends bien que ça t'ait plu.

    Ah un nouvel article, ça faisait déjà un mois...

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